Si la neurologie est souvent perçue comme « compliquée » par la plupart des médecins (non neurologues), il est certain que son exercice en population gériatrique est particulièrement ardue du fait des particularités de cette population en particulier les interactions des différentes pathologies entre elles, les conséquences des poly-médications avec la iatrogénie si fréquente dans cette population, les troubles neuro-sensoriels, les limites plus ou moins bien définies de la normalité… Pourtant, globalement, il existe peu de données et d’études dans ce domaine qui nécessite toutefois des connaissances spécifiques et un raisonnement particulier.
La demande sociétale concernant les troubles neurologiques dans la population âgée par le public (problèmes cognitifs et comportementaux, troubles de la marche et de l’équilibre…) est sans cesse croissante alors que les connaissances médicales nécessitent l’acquisition de techniques de plus en plus sophistiquées.. Or il n’existe actuellement aucun enseignement de neuro-gériatrie en tant que tel.
L’enseignement et la qualification en neurologie sont anciens et bien ancrés dans le paysage médical français. Depuis quelques années, des structures spécialisées se sont mises en place ; consultations mémoire, urgences neuro-vasculaires, ou encore unités spécialisées dans les mouvements anormaux involontaires. Mais les interactions avec la gériatrie restent faibles et la pénétration des connaissances gériatriques en neurologie est anecdotique.
Par ailleurs, la gériatrie s’est développée pour devenir une spécialité à part entière avec la création d’un Diplôme d’Etude Spécialisées Complémentaires qualifiant (DESC de type II). Les gériatres participent pour beaucoup aux activités de consultation mémoire. Ils sont régulièrement amenés à prendre en charge des patients avec des AVC aussi bien en phase aiguë, qu’en réadaptation (SSR) ou en institutions (USLD et EHPAD). Les équipes mobiles gériatriques sont régulièrement confrontées à des problématiques neurologiques. Pourtant, les « passerelles » entre services de neurologie et de gériatrie restent limitées.
Il existe certes des DU et DIU animés par des neurologues et/ou des gériatres : par exemple sur la thématique de la maladie d’Alzheimer et des troubles cognitifs, ou encore sur les troubles psycho-comportementaux. De plus il existe un DIU neuro-vasculaire, mais il n’y a aucun enseignement regroupant l’ensemble des pathologies neurologiques en les situant plus spécifiquement dans le contexte de la population âgée.
Un DIU de neuro-gériatrie représente donc d’une part une formation complémentaire pour des médecins gériatres (ou médecins s’intéressant à cette population) et une formation spécialisée pour des neurologues. La cible de cet enseignement est donc en priorité les neurologues et les gériatres, mais aussi des médecins généralistes participant à la filière de prise en charge des patients âgés.
Objectif :
L’objectif principal de ce DIU est d’améliorer la prise en charge des pathologies neurologiques des patients âgés en service de gériatrie ou de neurologie en France, avec l’acquisition d’une compétence dans l’évaluation du patient, la rationalisation des explorations et la prise en charge aussi bien en urgence qu’au long cours.
De plus, cet enseignement a pour objectif la sensibilisation aux problématiques liées à l’âge, à la polypathologie et à la polymédication, l’évaluation et la prise en charge des affections neurologiques chez le patient âgé, le développement de compétences transversales et multidisciplinaires, et la connaissance de la filière gériatrique, du pré-hospitalier à l’aval de la gériatrie aiguë jusqu’aux institutions (USLD et EHPAD).
Durée : 1 an
L’enseignement est réalisé sur 1 an et comprend :
- 1 journée et ½ par module (soit 8h + 4h) x 7 correspondant à 84 heures d’enseignement (cours théoriques et discussion des cas cliniques);
- ½ journée de synthèse et révisions;
- ½ journée d’examen final
Soit un total de 15 journées correspondant à 92 heures d’enseignement;
Il faut ajouter à cela 30 mn de test de concordance de script à l’issue de chacun des 7 modules soit 3h30.
Cela représente un volume horaire total de 95h30.
Nous souhaitons créer un DIU de neuro-gériatrie selon les principes suivants :
Création d’un enseignement grâce à la collaboration d’universitaires ayant dans ce domaine une compétence reconnue dans différentes universités. Cela s’appuie sur l’existence d’un groupe de travail de neuro-gériatrie au sein de la société française de gériatrie et gérontologie (SFGG). Trois facultés sont « constituantes » de ce DIU : Lyon , Paris (UPMC) et Strasbourg.
Permettre ainsi la formation complémentaire des différents spécialistes (neurologue, gériatre, psychiatre, généraliste…) amenés à prendre en charge cette population, quelle que soit leur spécialité d’origine, de façon à ce que les différents acteurs de l’équipe multidisciplinaire impliqués dans la prise en charge d’un patient âgé, partagent un socle commun de connaissances.
Cet enseignement étant destiné à des médecins en activité, l’enseignement sera délivré principalement dans un espace de temps restreint et compact.
L’équipe enseignante comporte différents spécialistes (neurologues, gériatres, urgentistes, anesthésistes-réanimateurs, cardiologues, neurochirurgiens, psychiatres, rééducateurs, médecins de santé publique) traduisant l’approche multidisciplinaire de la prise en charge des patients âgés. Cette diversité de l’équipe enseignante favorisera l’échange et la comparaison des points de vue des différents spécialistes.
Les enseignements se dérouleront dans chacune des facultés constituantes avec une répartition des différents modules qui seront organisé à tour de rôle par les 3 sites. Les enseignements théoriques auront lieu sur une journée et les discussions sur cas cliniques sur une demi-journée.
Après contact avec le Dr Dominique Hasboun (UPMC Paris 6) les cours théoriques seront enregistrés dans la ville responsable du module d’enseignement en utilisant le logiciel Distens. Ceci permettra de diffuser les cours dans les 2 autres sites où les étudiants se seront inscrits, sans les obliger à se déplacer jusqu’à la ville organisatrice du module. Les étudiants viendront assister aux cours théoriques dans leur site d’inscription en présence de l’enseignant responsable de ce site. Cette formule permettra d’assurer une interactivité avec les étudiants. Cela nécessitera un décalage temporel avec une diffusion en différée des enseignements théoriques dans les 2 sites non organisateurs du module. Des précautions seront donc à prendre pour éviter des fuites possibles des tests de concordance de script (cf ci-dessous). En revanche, les cas cliniques seront discutés dans chaque ville constituante en présence des étudiants inscrits sur ce site. Les cas cliniques seront les mêmes dans chaque site, fournis par l’enseignant organisateur du module avec une trame de correction.
A l’avenir, on pourra envisager de faire l’enseignement à distance pour les étudiants demeurant loin des sites organisateurs avec une plate forme virtuelle d’interactivité. Cela pourrait permettre d’augmenter le nombre d’étudiants inscrits.
L’évaluation de l’enseignement est originale, et fait appel pour une partie (contrôle continu) à une méthode peu utilisée en France, développée au Canada, le Test de Concordance de Script. Cette méthode est facile à construire, facile à corriger, et met le candidat en situation authentique. Surtout, cette méthode s’applique particulièrement bien à la problématique de la polypathologie chez le patient âgé et aux situations difficiles générées par les pathologies neurologiques dans cette population. En effet, le TCS est conçu pour mesurer la capacité de chaque médecin à raisonner en contexte d’incertitude (données disponibles incomplètes, ambiguës ou imprécises) et de résoudre des problèmes mal définis (but à atteindre peu clair, plusieurs solutions possibles). Elle évalue non seulement les acquis du candidat (socle de connaissances), mais elle permet d’analyser ses capacités de raisonnement en conditions difficiles comme c’est souvent le cas en neuro-gériatrie.
La sélection des étudiants admis à s’inscrire est faite sur dossier comportant le curriculum vitae et une lettre de motivation du candidat, éventuellement complété par des lettres de soutien des autorités de tutelles de l’étudiant (chef de service, directeur d’hôpital, etc…) soulignant l’intérêt de la formation. La sélection sera effectuée par chacun des responsables du DIU dans les 3 facultés constituantes avec pour répartir les inscriptions, un découpage géographique selon le lieu d’exercice des postulants.
La France serait ainsi découpée en 3 grandes régions rattachées chacune à l’une des facultés constituantes : cliquer sur l'onglet "insertion" sur le haut de cette page pour visualiser la carte.
Lyon pour tout le sud sous un axe Besançon –Toulouse ;
UPMC (Paris VI) pour l’Ile de France + Nord + Est + Normandie
et Tours pour Grand Ouest + Sud-ouest + Centre (cf carte en annexe).
Responsable d'enseignement :
Professeur KROLAK SALMON
Hôpital des Charpennes
27 rue Gabriel Péri
69100 Villeurbanne
Contact :
Anne-Charlotte MASSET
anne-charlotte.masset@chu-lyon.fr
Informations administratives :
Université Claude Bernard Lyon 1
Service des Spécialités Médicales
8 avenue Rockefeller
69373 LYON cedex 08
04 78 78 56 08
Assiduité : condition l’autorisation à passer les examens. Une seule absence d’une journée sur les journées d’enseignement sera autorisée
Le contrôle des connaissances comprend :
- Une série de Test de Concordance de Script (TCS) en fin de chaque module d’enseignement, pour une durée de 30 minutes portant sur la journée d’enseignement ;
- Un examen final portant sur un ou plusieurs cas cliniques avec réponses courtes (format ECN).
Comme l’enseignement enregistré par le site organisateur du module sera temporellement décalé dans sa diffusion aux deux autres sites, il y a un risque théorique de diffusion de l’épreuve de TCS des étudiants entre eux. Pour éviter toute tricherie, seront élaborés par module un pool de TCS au sein duquel un tirage au sort sera effectué permettant d’obtenir « deux jeux de TCS ». L’un sera proposé par la ville organisatrice et l’autre par les 2 villes qui diffuseront les enseignements en différé par rapport au site organisateur du module. Il y aura obligation alors d’avoir les mêmes jours d’enseignement et de faire à la même heure.
L’obtention du diplôme nécessite, d’avoir satisfait aux obligations de présence, d’obtenir la moyenne générale aux TCS et d’avoir la moyenne à l’examen sur cas clinique.
Nombre de sessions annuelles : 1
En cas de non obtention par un candidat de l’ensemble des conditions pour être validé, il pourra être autorisé à redoubler après accord du Jury. Dans ce cas, le candidat pourra garder le bénéfice des notes de l’année précédente quand elles sont supérieures à la moyenne. Les modalités de redoublement seront fixées par le jury au cas par cas. Le tarif de ré-inscription ne pourra pas être inférieur à 70% du tarif initial